C’est son rire qui va me manquer le plus… Ce rire à gorge déployée, communicatif qui entraîne le rire de n’importe qui.
Son rire mais aussi sa plume. J’ai 32 ans. Et j’ai reçu au moins 25 cartes d’anniversaire de sa part. Toutes différentes. Souvent lorsque l’on fait du tri, on garde telle ou telle carte car on la trouve belle. Les siennes, je les garde pour la beauté de ce qui est écrit au verso. Des mots justes, beaux et qui vous touchent au plus profond de vous même. C’était l’un de ses talents. Elle maniait les mots comme peu de gens, à l’oral et à l’écrit.
Je la revois encore dans son immense maison aux 6 chambres, le stylo à la main, parée de ses 4 dictionnaires à vouloir terminer coûte que coûte ses mots croisés. Têtue. Ça oui elle l’est. Et j’ai hérité de ce caractère bien trempé. Tout comme ce bout de langue sorti à chaque instant de concentration. Martin aussi d’ailleurs.
Martin qui n’aura pas la chance de lui commander un costume pour le carnaval de l’école. Mais je lui montrerai l’une de mes robes… Celle que je garde précieusement en souvenir de ses doigts magiques. Elle a confectionné, entre autres, les robes de mariée de ses filles. Quand je je vous dis qu’elle était douée…
Grâce à ses doigts magiques, son jardin vivait. Elle avait le don de changer une pousse minuscule, cueillie au détour d’une balade, en une plante plus belle que jamais.
Les animaux aussi étaient attirés par sa présence… Ma Minnie, peureuse et parfois sauvage, se lovait à ses côtés. Et forcément c’était le plus beau félin qu’elle n’avait jamais vu. Elle la décrivait comme personne.
Elle NOUS décrivait comme personne. Je me sentais si bien à ses côtés. Une confiance en moi comme jamais je n’ai eu… Sacrée performance je peux vous le dire.
Que vais je faire sans toi ? Qui va me dire que la présentation de mes infos est la meilleure au monde ? Qui va me dire que mon petit garçon est le plus mignon de l’univers ? Qui va transformer tous mes défauts en qualités inimaginables ?
Tu me manques déjà. Tu n’es pas encore complètement partie à l’écriture de ces quelques lignes… Mais ton esprit n’est déjà plus là.
Je pense à toi tellement souvent… Et ça ne s’arrêtera pas. Même dans mes rêves, incontrôlables, tu es là, dans ta maison du Butou.
Pour l’instant la douleur est trop forte, la plaie est ouverte… et je ne parviens pas à penser paisiblement à tous nos bons moments passés ensemble.
J’ai en tête tellement de souvenirs à tes côtés. Impossible de n’en citer que quelques uns. Mais ils sont tous là, dans mon cœur.
Je t’aime Mamig, je t’aime si fort… ❤
