« Ayayéééééééééé » ! Il est 21h15. J’ai rejoint mon lit. Martin lui ne dort pas. Je l’ai couché il y a 1h mais il nous livre son charabia. Pas de cri ni de lamentation, juste des mots incompréhensibles délivrés à voix haute.
Avant de me coucher, je suis passée par sa chambre. A peine entrée, et même dans la pénombre, j’ai reconnu son sourire plein de malice. Les yeux à moitié fermés, le doudou contre la joue, la tétine dans la bouche, tout est en place.
Et pourtant Martin semble vouloir communiquer…
Je me contente de caresser son front, quelques mots doux murmurés à son oreille et je repars à pas de loup…
Mais quelques minutes plus tard, ma pipelette est de retour.
« MARTIN TU DORS ! » Le papa use de sa grosse voix. Pas de réponse. Martin semble dormir.
C’est limite agaçant. A longueur de journée, ma patience est mise à rude épreuve. Mon tempérament instinctif et parfois excessif reste au fond de moi pour laisser place à une sagesse dont je n’avais pas connaissance. J’essaie à chaque fois d’analyser la situation, de trouver des explications et d’essayer de les communiquer à un p’tit homme de 18 mois. C’est épuisant, vraiment, car ce n’est pas dans mon caractère.
Mais si ça porte ses fruits, je suis prête à redoubler d’efforts.
Face à une nouvelle situation, un nouvel « affrontement », je me plonge dans les conseils de Filliozat et ses consœurs, histoire d’avoir la bonne réaction, de mener l’éducation positive approuvée par toutes les bonnes mamans. J’explique, je propose, je questionne, je n’impose pas et je patiente (et des fois aussi je perds patience. Des fois ? Un peu plus en fait. Faut croire que j’suis humaine…)
Et j’essaie aussi de convaincre l’autre parent des conséquences positives de cette attitude exemplaire à adopter. Doublement épuisant.
Alors quand cet autre parent revient à son éducation à lui, à cette manière un peu plus brute de décoffrage de délivrer ses souhaits, c’est un peu rageant.
Mais lorsqu’en plus ça fonctionne, ça l’est encore davantage.
« MARTIN TU DORS ! » Et Martin dort.
Existe-t-il une autorité naturelle ? Une aura qui fait que l’enfant a envie d’écouter ce parent plutôt que l’autre ? Suis-je finalement trop patiente et pas assez directive ?
Alalaaaah, je crois que ce n’est que le début d’un long questionnement…
Bonne nuit ! Euuuh, bonne journée désormais 😉